La guerre d’Indochine a été un conflit mené par la France de 1946 à 1954 dont l’histoire demeure méconnue.
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’administration coloniale française en Indochine est totalement désorganisée après cinq années d’occupation par les Japonais.
Le Viêt Minh, mouvement nationaliste fondé par le Parti communiste indochinois, sous l’impulsion de son chef Hô Chi Minh, profite de la situation pour imposer sa politique d’indépendance sur une grande partie de la colonie française.
Le Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient (CEFEO), commandé tout d’abord par le général Leclerc, rétablit progressivement l’autorité de la France au Cambodge, au Laos et en Cochinchine. Les deux régions situées au nord, le Tonkin et l’Annam, restent sous la coupe de la République démocratique du Viêt Nam déclarée indépendante par Hô Chi Minh le 2 septembre 1945.
Un conflit larvé va s’engager avec les indépendantistes vietnamiens. La recherche d’une solution diplomatique échoue. Fin 1946, c’est le début des affrontements meurtriers entre le Viêt Minh et les forces françaises. Plusieurs années de guérilla vont se succéder entre le Corps expéditionnaire et l’armée populaire vietnamienne soutenue par la Chine.
Cette guerre devient de plus en plus impopulaire. Un ressentiment s’instaure contre notre armée ; nos soldats, blessés ou rentrant pour quelques jours en France, se font insulter, voire cracher dessus en arrivant en métropole.
Le 7 mai 1954, la reddition de la garnison française à Diên Biên Phu, après 8 semaines de violents combats, va accélérer les négociations entre les belligérants. Ce fut la bataille la plus longue et la plus meurtrière depuis la Seconde Guerre mondiale. Le bilan est dramatique : 2 293 morts dans les rangs de l’armée française, 11 772 prisonniers. Hormis les blessés graves, ces prisonniers sont transférés dans des camps de « rééducation » où les conditions de vie sont effroyables. Quelques mois plus tard, seulement 3 290 soldats, squelettiques et exténués, seront rendus à la France dans un état sanitaire catastrophique.
Le total des pertes humaines, hors Indochinois, est de 47 674 hommes (20 524 Français, 11 493 légionnaires, 12 256 Maghrébins et 3 401 Africains).
La nécropole nationale des guerres en Indochine se situe à Fréjus. Télécharger le pdf
Ce n’est que de nombreuses années après, que ces combattants seront reconnus.
La journée nationale d’hommage aux morts pour la France en Indochine est le 8 juin (depuis 2005).
Dans le Finistère, elle se déroule à l’Hôpital-Camfrout, au Mémorial Indochine-Corée (photo du mémorial départemental de l’Hôpital-Camfrout ci dessous).
Extrait de Dien Bien Phu par Pierre Schoendoerffer (La 317e Section)